DAVID DOUGLAS, un chasseur de plantes hors pair....
Scone, Ecosse, 17 Juin 1799 ... John Douglas, tailleur de pierres, devient papa d’un garçon qu’il nomme David…David Douglas.
Les premiers pas de Douglas vers le règne du végétal…
Très jeune, David délaisse déjà les bancs d’école pour les contrées sauvages, les histoires d’aventures et les collections de plantes…A 11 ans, il n’est plus question de rêvasser, il devient apprenti jardinier pour chérir la végétation du Palais de Scone, appartenant au comte de Mansfield. Il est encouragé par l’ensemble du personnel, plus particulièrement par le chef jardinier, William Beattie, mais aussi par Stewart Murray le conservateur du très célèbre Jardin Botanique de Glasgow.
De 1817 à 1820, Douglas passe de longues heures à éplucher les manuscrits de botanique dans la bibliothèque du baron «Sir Robert Preston »…Ainsi, il délaisse rapidement son statut d’apprenti jardinier, pour « expert en botanique ».
En 1820, l’école le rattrape…
Il est employé en tant que jardinier aux jardins universitaires de Glasgow, où il se lie d’amitié avec le professeur William Hooker…Douglas rejoint les classes universitaires pour participer aux excursions qu’organise W. Hooker, dans les montagnes écossaises. Epaté par la passion et le niveau de connaissance de Douglas, William Hooker recommande Douglas à Joseph Sabine, secrétaire de la Société d’Horticulture de Londres…
Les premières aventures grandeur nature commencent alors pour Douglas. Il part alors pour la côte Est des Etats-Unis et le Canada pour y récolter les plantes locales.
Il revient de ce long périple en 1824, pour y retourner l’année suivante : il travaille à la fois pour la Sté d’Horticulture mais aussi pour le compte de la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Un an et demi d’exploration dans la région du fleuve Columbia, le mène à rencontrer John Richardson et Thomas Drummond qui participent à l’expédition arctique de 1825 à 1827 dirigée par Sir John Franklin. Ils herborisent ensemble à travers tout le Canada jusqu’à la région de Winnipeg où ils se séparent.
Douglas se refuse de se limiter au simple statut de collectionneur : il excelle dans la connaissance du terrain, et veut associer les composantes géographiques et géologiques à ses observations sur la faune et la flore.
Ainsi, il complète ses connaissances botaniques, par des formations en ethnographie, zoologie, géographie, et topographie mais aussi à la médecine (surtout par nécessité). Il passe ainsi les 3 années suivantes, à herboriser en Californie et à Hawaï.
LES EXPLORATIONS
1ère exploration:
Au départ, la Horticultural Society ne savait pas où envoyer Douglas… « La Chine ? Le Chili ? Ou l’Amérique du Nord ? »…finalement, Douglas quitta Londres en 1823 pour l’Amérique du Nord, à la recherche de nouvelles variétés de fruits ou de toute autre plante susceptible de le « charmer du premier coup d’œil ». A son retour, il ramena une grande collection de chênes.
2ème exploration :
Cette fois-ci, Douglas saute dans son canoë pour parcourir le fleuve Columbia.
Basé à la compagnie Marchande HUDSON BAY, à FORT VANCOUVER, il parcourt tout le long du fleuve, découvre les Blue Mountains, et prolonge sa route jusqu’à la côte Pacifique.
Il explore toute cette région pendant trois ans, et profitait de chaque retour sur la base de Fort Vancouver pour envoyer des collections en Angleterre : des spécimens d’herbiers, des graines, des notes et des lettres. D’après les descriptions de son journal, c’était une région tranquille et sauvage qui semblait convenir à David. Sur place, des guides américains natifs l’aidaient dans ses recherches, lui faisaient découvrir certaines espèces végétales. Leurs moyens de survie dans ses contrées sauvages ? La chasse au gibier, des graines, diverses baies de fruits…..
3ème exploration :
1829. Douglas retourne pour un été dans la région du fleuve Colmubia mais cette fois il l’atteint en passant par Hawaï. Il se dirige ensuite pour la Californie, où il découvre le Dendromecon rigida, le Camassia quamach, et le Umbellularia californica , « arbre de mal de tête » se rapporte aux effets de l'exposition prolongée aux vapeurs piquantes aromatiques libérées quand les brindilles ou le feuillage de cet arbre sont écrasés).
Il retourne ensuite via Hawaii vers le fleuve Columbia, où il consacre la majeure partie de son temps à la pratique de la botanique. Son intention est ensuite de retourner vers la Grande Bretagne par l’Alaska et la Sibérie. Il continue ses recherches et ses collections, il atteint le Fort St James, la partie nord du Fort George, sur la Rivière Fraser, avant qu’il ne retourne sur son chemin à cause des difficultés de trajet.
En 1834, il séjourne alors à Hawaï, espérant un jour prendre la route pour l’Alaska…mais ce voyage ne se réalisa pas. A 35 ans, il meurt encorné par un taureau, en tombant accidentellement dans une fosse creusée dans le sol, pour piéger des bovins sauvages. Mais les causes réelles de sa mort n’ont pas encore été réellement élucidées…Certaines rumeurs prétendant que Douglas entretenait une liaison avec la femme d’un ancien détenu de la région, laissent croire au meurtre… Une enquête a été entamée mais vite rejetée à l’époque. Cependant, tout laisse croire qu’il s’agit d’un malheureux accident de parcours.
Ses onze années de collections se résument par 20000 spécimens d’herbiers, et l’introduction de quelques 240 nouvelles plantes pour la culture en Grande Bretagne.
Certanes plantes qu'il a introduit avaient déjà été remarqué par Lewis et Clark qui ont été les premiers explorateurs de la Côte Ouest de l’Amérique du Nord (1804-1806) et le chasseur de plantes Archibald Menzies. Même si Douglas a introduit le Pseudotsuga menziesii, c’est tout de même Menzies qui le découvrit.
DOUGLAS, un homme d’aventures…
Malgré les contraintes de climat, le manque de confort, et les dangers inhérents aux modes de locomotion de l’époque, Douglas semblait capable de survivre à toute épreuve : altercations avec les Indiens hostiles, nuits froides à dormir dans les forêts humides du Canada, et les nombreux accidents sur l’eau, comme durant sa troisième expédition pour la Société d'Horticulture, où il perdu la majeure partie de ses biens comme ses collections de graines, certains spécimens, et ses cahiers de bord.
DONNEES SUR CES DECOUVERTES
Tous les conifères, Pinus ponderosa, Douglas trifolié, et Pinus radiata ont tous été collectés durant les expéditions dans l’Ouest du Nord Américain. Dans une lettre adressée au Professeur William Hooker, Douglas témoigne de l’importante collection de conifères qu’il engendre : « …vous allez finir par croire que je collectionne indéfiniment les conifères ».
Douglas n’est pas seulement connu pour l’introduction de pins mais aussi de plantes annuelles, d’arbustes, d’arbres, de bulbes et de plantes alpines. Certaines plantes qu’il a introduit ont engendré des « hosts of cultivars » comme son introduction du Lupin qui est à l’origine des russel lupins ou de l’ Erigeron speciosus
On estime qu’il a parcouru plus de 16 000 kms dans tout le Nord de L’Amérique.
DOUGLAS, entre botanique, géologie et zoologie…
Douglas était un réel passionné de la nature, il ne collectait pas seulement des spécimens pour herbiers et des graines, mais aussi des oiseaux, des animaux, et des prélèvements géologiques. La petite anecdote : « le premier or » en provenance de Californie, fut découvert sur les racines d’un des spécimens qu’il envoya à Londres.
SES EXPLOITS
Il est le premier européen à avoir conquis le sommet du mont Brown des Rocheuses et plusieurs pics d’Hawaii.
Trois plantes hawaïennes portent son nom : Pandanus douglasii, Styphelia douglasii, Marattia douglasii.
Il rédigea plusieurs papiers en botanique, zoologie, et géographie incluant un traité sur les Volcans Hawaïens, et il a été nommé Membre d’Honneur des Sociétés de Zoologie, Géologie et Linnéenne.
Il est celui qui a introduit le plus de plantes indigènes de l’Amérique du Nord (254) en Europe. Environ 50 espèces de plantes et un genre, le douglasia, portent son nom, en plus du Douglas taxifolié (P.menziesii) « l’arbre le plus important du commerce du bois américain ».
LE DEVENIR DES COLLECTIONS de DOUGLAS…
Les graines et les herbariums de Douglas ont été divisé entre la Société d’Horticulture de Londres et William Hooker de l’Université de Glasgow.
En 1856, la Société d’Horticulture vend au British Museum plus de 1460 feuilles d’herbiers préparés par Douglas. D’autres spécimens son conservés à Kew, Cambridge, Glasgow et Edinburgh.
HAWAII, SUR LA PIERRE TOMBALE DE DOUGLAS…
« « Ici repose Maître David Douglas né en Ecosse en 1799, qui, étant un infatigable voyageur, a été envoyé par la Société Royale d’Horticulture, et est tombé en victime de la science dans les régions sauvages d’Hawaii, le 12ème jour du mois de Juillet 1834. Citation de Virgile « Tears are due to wretchedness, and mortal woes touch the heart ». »
RIVIERE COLUMBIA
Le fleuve Columbia, qui coule sur une distance de 2000 km (dont 801 km au Canada), prend sa source dans le lac Columbia (altitude 820 m) dans le sud-est de la Colombie-Britannique.